DNA 29 janvier 2022 édition Schirmeck La mémoire s’épanouit en jardin
La gare de Rothau rappelle que c’est par ce lieu que les déportés du camp de concentration de Natzweiler-Struthof ont transité. Une cérémonie émouvante a eu lieu jeudi, dans le Jardin de la mémoire attenant.
Par D.M.
Si l’association Regards d’enfants et sa regrettée présidente, Brigitte Kahn, le CERD (Centre européen du résistant déporté) et l’ensemble des partenaires se sont mobilisés dès la fin 2016, c’est pour créer le Jardin de la Mémoire et des droits de l’homme. Cet endroit situé juste à côté de la gare a été inauguré en janvier 2017.
Ce 27 janvier 2022 marquait donc son cinquième anniversaire, date qui correspond aussi à la celle de la libération du camp de concentration d’Auschwitz-Birkenau et à la Journée de mémoire des victimes de l’Holocauste et de prévention des crimes contre l’humanité.
Marc Scheer, maire de Rothau, a démarré la cérémonie en citant toutes les personnes présentes, et notamment la présidente de Regards d’enfants, Frédérique Neau-Dufour, le directeur du CERD, Guillaume d’Andlau, la principale du collège Frison-Roche de La Broque, Gabrielle Kerampran, la présidente des Amis de la fondation de la mémoire pour la déportation du Bas-Rhin, Marie-José Masconi, Monsieur Kahn, ainsi que tous les représentants et les élèves du collège Frison-Roche de La Broque et du lycée Camille-Schneider, de Molsheim. Marianne Therre-Mano, consule d’Allemagne, s’était également déplacée pour cette cérémonie.
« Une personne manque terriblement »
Le maire a aussi rendu hommage à Brigitte Kahn : « Cette année n’est pas semblable aux autres, car une personne manque terriblement, à qui nous devons tant, notamment ce Jardin des droits de l’homme et de la mémoire. C’est elle qui en a été à l’origine ».
Puis Frédérique Neau-Dufour, nouvelle présidente de Regards d’enfants, a pris la parole pour présenter les classes présentes : la 6e 4, les 4e et 3e langue et culture régionales et les 3e 1 et 5 de Frison-Roche, accompagnées de leurs professeurs et de la classe de terminale du lycée Camille-Schneider.
Elle a aussi mis en avant M. Keiff, l’artisan qui a conçu la plaque commémorative à la mémoire de Brigitte Kahn. Frédérique Neau-Dufour a rappelé que ce même jour de 1945, l’Armée rouge a découvert le camp d’Auschwitz-Birkenau où étaient encore enfermés 8 000 prisonniers, quasiment mourants.
Les élèves de 4e et 3e LCR ont ensuite chanté Nuit et Brouillard , la chanson des déportés. Après la lecture de la préface de l’écrivain Primo Lévi de Si c’est un homme, vint le moment fort en émotion de cette cérémonie : l’inauguration et le dévoilement de la plaque en mémoire de Brigitte Kahn par des élèves et les autorités présentes.
Le Chant des partisans a achevé ce protocole. Un cortège s’est ensuite formé pour se rendre devant la gare et y déposer une gerbe devant la plaque en souvenir des déportés du camp de Natzweiler-Struthof, autre moment poignant.
Dans un froid glacial, la chanson Comme toi , de Jean-Jacques Goldmann a terminé cette cérémonie marquante.