Regards d'Enfants - Investir pour l'avenir
basta-dna-9-novembre-2018

Journée Nationale de la lutte contre le harcèlement en 2018 – DNA Haguenau

Bischwiller – Journée nationale de lutte contre le harcèlement Les élèves disent « Basta »

Hier, à l’occasion de la Journée nationale de lutte contre le harcèlement scolaire, l’association Regards d’enfants a présenté à des élèves de 6e  du collège André-Maurois de Bischwiller le jeu BASTA créé par des collégiens pour dire stop à ce fléau des cours de récréation.

Depuis six ans qu’il est conseiller principal d’éducation au collège André-Maurois de Bischwiller, Yannick Werling n’a jamais entendu parler d’un quelconque cas de harcèlement. Bénédicte Gérard, principale adjointe, non plus. « Il y a déjà eu des situations de brimade, parfois un peu répétées, mais du vrai harcèlement non », indique la principale adjointe qui admet qu’il y a peut-être déjà eu des situations dont ils n’ont pas eu connaissance. Il n’y a, selon son collègue, « aucune recette miracle pour lutter contre le harcèlement. Il faut qu’un maximum de personnes soit au courant, que les élèves se confient à au moins un adulte, enseignant, infirmier, CPE ou surveillant, et que les parents déposent plainte. Plus il y aura d’adultes alertés, plus le harceleur sera surveillé et plus on pourra agir, convoquer et sanctionner en cas de faits avérés ».

C’est justement pour aider les jeunes à libérer leur parole et leur permettre de bien identifier le harcèlement, que l’association strasbourgeoise Regards d’enfants a créé un jeu intitulé BASTA. Plus qu’un jeu – « parce que le harcèlement scolaire n’est vraiment pas un jeu, c’est du sérieux », est-il indiqué sur la boîte – « il s’agit d’un outil pédagogique sous forme de jeu de rôle servant à sensibiliser les 10-15 ans à la question du harcèlement scolaire et destiné aux équipes pédagogiques et aux éducateurs en milieu scolaire et éducatif, qui se trouvent parfois démunis, ne savent pas comment agir », explique la présidente, dont l’association, parrainée par l’artiste alsacien Tomi Ungerer, a pour but de promouvoir les droits de l’homme en éduquant et en sensibilisant les jeunes citoyens européens.

Ainsi, après respecto.eu, jeu de l’oie géant sur le thème des droits de l’homme, de l’Europe et de la tolérance lancé en 2015, l’association revient avec un nouveau support ludique et pédagogique créé par L’ARAHM (Association régionale d’aide aux handicapés moteur). Pendant un an, des bénévoles de l’association ont rencontré des collégiens bischwillerois pour échanger avec eux sur ce fléau des cours de récréation. C’est à partir de leurs témoignages que l’association a mis au point un jeu bilingue (franco-anglais et franco-allemand) de 36 cartes de situations.

Cinq protagonistes

Chaque partie compte cinq protagonistes (le harceleur, la victime, le suiveur, le témoin et le régulateur) représentés par des émojis. « Elle se déroule en cinq tours pour que chacun puisse incarner tous les protagonistes et dure environ 45 minutes », détaille Brigitte Kahn. Par exemple : l’élève qui se fait insulter ou est mis à l’écart à cause d’une rumeur ou qui fait l’objet de moqueries répétées à cause de sa tenue, devra tenter de se défendre contre ses agresseurs.

À l’issue de la partie, les remarques formulées par les joueurs sont reprises et exploitées à travers diverses activités par les enseignants ou par l’équipe de la vie scolaire. Une fiche support est téléchargeable sur le site de l’association Regards d’Enfants (*). Reste à voir comment l’outil peut être utilisé en classe.

Le jeu, édité à 200 exemplaires, pourrait également servir de support pédagogique lors d’ateliers organisés dans le cadre des parcours citoyens à destination des collégiens et lycéens.

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